Lou Lolita Arnon
Jérémy Asmont
Julie Autin
Marion Delage
Stéphane Étroit Desmarest
Aurélie Gatet
Vanessa Le Bars
Isabelle Le Morvan
Lionel Redon
Étienne Rivière
Entre abondance et raréfaction, réticence et foison, opulence et limitation, distance et provision, la réserve se révèle dans une surenchère de discrétions, plus ou moins.
Lou Lolita Arnon
Clairière
2024-2025
Plâtre, eau, cire
233x268x260 cm
Détail
La chauffe du gypse suivie du broyage donne le plâtre. Dans sa rencontre avec l’eau, il retrouve sa mémoire de minéral et se fige, ici en concrétions, en coulées, comme autant de sentinelles d’un espace immaculé.
Isabelle Le Morvan
Humeurs
2025
Diptyque
Aquarelle sur papier Nuage
250x262 cm l’ensemble
Détail
La suffusion désigne un épanchement de sang dans l’épiderme mais aussi le veinage rouge ou rose dans les pétales blancs des fleurs. Un entrelacs discret, entre peau et nuage, émanations et effluves, pigments et papier.
Jérémy Asmont
Précipité
2025
Cyanotypes sur sept plaques de verre,
malle de transport en bois
54x48 cm chaque élément
Détails
Alchimie de l’effacement par réduction puis oxydation.
La réserve est ici oxygène d’un silence attendu.
Ponctuation de l’imaginaire.
Stéphane Étroit Desmarest
Névé
2025
Mine graphite sur papier Hahnemühle, glace
récupérateur d’eau, étagères
Dimensions variables
Détail
15 août 1942. Partis nourrir leurs bêtes dans les alpages suisses, Francine et Marcelin sont rapidement portés disparus dans les neiges du versant valaisan des Diablerets.
13 juillet 2017. La fonte du glacier de Tsanfleuron les ramène aux vivants.
Vanessa Le Bars
Sédimentation douce
2025
Projection vidéo de 175 scans de résidus de filtre de sèche-linge
27’
Diffusion en boucle
Détails
Fibres textiles, cheveux, poils, débris déposés couche après couche ; une sédimentation douce de traces humaines.
Les images défilent lentement, une à une. Entre chaque image, un fondu au blanc : coup de propre, rituel de l’effacement. La précédente disparaît dans la suivante, avalée par la lumière comme par le temps.
Un inventaire lent de l’oubli.
Vanessa Le Bars
Ce qu’il reste des autres
2025
Ouate, poussières, fibres textiles, résidus organiques
130x160 cm (dépliée)
Détail
Ils ont dormi là.
Ils ont replié les draps, refermé la porte, et sont repartis.
Il ne reste rien.
Ou presque.
Des poussières recueillies dans la tiédeur du tambour.
Des fibres mêlées, des fragments d’eux.
Je les assemble, sans les nommer, pour tisser une couverture de passage.
Julie Autin
Bosch Bijou
2023
Mine graphite sur papier
30x42 cm (hors cadre)
Détail
Bosch, bijou.
Brusque bourrasque, et voilà Bijou, bizarrerie de chien poitevin, bondissant
dans les brumes.
Balancé, bousculé, belles babines battues par le vent. Le voilà balloté dans les balivernes d’un Bosch fantasque.
Boussole bouleversée. Beauté burlesque. Balade bénie pour battre les bornes du banal, Saucisse, en réserve sur le blanc brut du papier, borde le dessin.
Marion Delage
Écorce
2025
Plâtre, contreplaqué de peuplier
267x40x40 cm
Détail
Par la fenêtre il y a une peupleraie.
Elle se découpe à la verticale dans l'encadrement.
Les troncs élancés rythment l'horizon.
Le jour s'y achève et contraste le dessin.
Parfois, quand les arbres sont en feuilles et que le vent s'y engouffre, on les entend chanter.
Étienne Rivière
Système pseudo-isolé
2025
Tuyaux, bois
220x50x50 cm
Détail
"Un système est pseudo-isolé si les forces qui s'exercent sur lui se compensent."
Stéphane Étroit Desmarest
In fine
2025
Bocaux, haut-parleurs, sons, console
Durées variables
Diffusion en boucle
Musique par Chocolate Queens, Losses, 2025
125x151x31 cm l'ensemble
Détail
Les derniers propos de livres traitant de la finitude, de la clôture et de la disparation s’entrecroisent, discrets, étouffés, soufflés dans la transparence du verre.
Éperdument perdus.
Aurélie Gatet
Portraits de Rembrandt
2025...
Reproductions découpées et collées sur papier 200 g, acrylique
Rembrandt, Autoportraits de Pascal Bonafoux, Éditions Skira, Genève, 1985
40x40 cm chaque élément
Détail
Je sors de ma réserve et, pour une fois, je ne fais pas figure d’artiste !
Je tape dans l’histoire de l’art pour qu’elle m’ouvre la porte.
Je suis d’une génération où les maîtres étaient au masculin dans les musées.
Rembrandt fait partie de ceux-là, il fait figure sur ses toiles, il m’inspire.
Je m’empare de son image et, en peinture, je transforme ses autoportraits en portraits : je l’imagine !
Lionel Redon
CTRL+ALT+A/Manque
2024
Huile sur toile
195x114 cm
Détails
ChatGPT, mardi 10 juin, 19h20
CTRL+ALT+A/Manque interroge la notion de réserve — de ce qui reste, de ce qui peut advenir.
Ce qui reste : ce chevalet placé au centre du tableau sur un sol craquelé, aride, presque post-apocalyptique. Cet environnement parle d’épuisement, de sécheresse, de crise.
Ce qui peut advenir : sur la toile blanche au centre du tableau, rien n’est peint, rien n’est encore peint : un espace vierge, préservé, comme une promesse ou un sursis.
Le contraste entre la brutalité du sol desséché et la toile immaculée évoque une tension : faut-il peindre ce qui est, ou imaginer ce qui pourrait être ?
La réserve devient alors autant physique que symbolique — une réserve d’eau, de ressources, d’idées, ou d’espoir.